Vous avez dit « urbanisme transitoire » ?
L’urbanisme transitoire, c’est une nouvelle manière de faire de l’urbanisme.
La qualité du projet d’aménagement reste évidemment primordiale mais vient s’y ajouter l’exigence de rendre le temps nécessaire à son déploiement -études puis chantiers qui durent plusieurs années- le plus acceptable voire agréable possible pour les riverains et premiers installés. Il s’agit de créer les conditions d’émergence d’une vie de quartier. Mais également, la volonté de mettre à profit cette phase pour enrichir le projet grâce à des initiatives co-construites avec les usagers. Cela peut aussi se traduire par du mobilier urbain ou de signalétique provisoires, des visites de chantier, des animations dans l’espace public… L’urbanisme transitoire, c’est tout ce qui peut se faire « en attendant » le projet urbain définitif !
Des petits projets transitoires pour un grand territoire
Paris-Saclay est un cluster scientifique et industriel qui s’affirme parmi les plus grands pôles d’innovation au monde. Il se développe sur un vaste territoire couvrant plusieurs dizaines de communes des départements de l’Essonne et des Yvelines, à environ 20 kilomètres au Sud-Ouest de Paris, et dote la Région Île-de-France d’un puissant levier de compétitivité.
C’est au niveau de la frange sud du plateau de Saclay, sur les communes de Gif-sur-Yvette, Orsay et Palaiseau, que l’on trouve le Campus urbain dont la réalisation est la plus avancée : les quartiers de Moulon et de l’École polytechnique, ainsi que de Corbeville qui regrouperont 50.000 habitants, étudiants et salariés en 2024. Dans les Yvelines, le quartier de Versailles Satory, où se développe un pôle dédié aux mobilités du futur au sein d’une ville nature, et ceux de Gare de Guyancourt – Saint-Quentin ; Freyssinet – Trappes et Montigny rentrent peu à peu à leur tour en phase opérationnelle.
La démarche Paris-Saclay Version bêta se déploiera sur tout le territoire de l’Opération d’intérêt national : c’est la première démarche d’urbanisme transitoire lancée à une telle échelle par un aménageur !
De nouveaux acteurs
Dans ses missions « classiques », l’EPA Paris-Saclay fait le lien entre les collectivités, les opérateurs immobiliers, les architectes et urbanistes, les prestataires spécialisés, et bien sûr les usagers et riverains, à travers des dispositifs de concertation mis en œuvre pour communiquer sur ses actions et recueillir l’avis des usagers.
La particularité de la démarche Paris-Saclay Version bêta est de mobiliser d’autres acteurs, qui ne sont pas des « experts » de l’urbanisme :
Collectifs d’architectes « bricoleurs », startup, spécialistes de la culture ou de l’événementiel, acteurs du réemploi, de l’insertion, de l’agriculture urbaine, associations locales, porteurs de projets individuels, etc. Les usagers sont au cœur de la démarche d’activation qu’ils participent à construire.
Une démarche évolutive
Depuis plusieurs années, l’EPA Paris-Saclay encourage le déploiement de lieux de vie et d’animation éphémères sur son territoire : appel à projets foodtrucks, occupation transitoire du Point F et du PROTO204, pépinière des espèces locales sur le plateau de Satory à Versailles.
Séance d'échange et de brainstorming au PROTO204 - ©Hugo Noulin
En 2019, l’EPA Paris-Saclay a souhaité initier une stratégie d’urbanisme transitoire pour coordonner ces initiatives et les amplifier. Un groupement de prestataires spécialisés (la coopérative de conseil en stratégie urbaine Le Sens de la Ville, avec l’agence d’architecture Julien Beller, le bureau d’études Scoping et les avocats du cabinet Gingko) est désigné en juin 2019 pour l’accompagner dans la définition et la mise en œuvre de cette stratégie. Celle-ci a vocation à se déployer sur plusieurs années et sur tout le territoire de l’OIN. Le groupement a ainsi proposé à l’EPA une feuille de route qui résume toutes les actions permettant de mettre en œuvre la stratégie dans les prochaines années.